4 questions à Katerine Belley-Murray, administratrice du CQÉMI

4 questions à Katerine Belley-Murray, administratrice du CQÉMI

 

Suite à la démission de Benoîte Labrosse, nouvellement maman, le CQÉMI vient tout juste d’accueillir sa remplaçante, Katerine Belley-Murray, au poste d’administratrice. Katerine Belley-Murray enseigne le journalisme à l’École supérieure en Art et technologie des médias (ATM) du Cégep de Jonquière. Elle a été la toute première à offrir la formation Mieux s’informer à l’heure des réseaux sociaux.

 

Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir administratrice au CQÉMI ?

En ATM, nous misons beaucoup sur la formation des jeunes et l’éducation aux médias. Le travail du CQÉMI va dans la même direction, et l’invitation d’Eve Beaudin arrivait à point nommé. Je crois beaucoup à l’importance de parler à différents publics, et le CQÉMI préconise la même approche. Me lier avec des gens qui s’intéressent à l’avenir de l’information et de la démocratie était une occasion unique à saisir.

 

Vous avez présenté Mieux s’informer à l’heure des réseaux sociaux à différents groupes de votre cégep. Qu’est-ce qui la démarque de la formation Introduction aux fausses nouvelles, viralité et impacts ?

La formation Mieux s’informer à l’heure des réseaux sociaux est encore plus stimulante, surtout pour un public adulte. Le vocabulaire utilisé et les exemples choisis sont bien adaptés à cette clientèle. On y explique en profondeur le rôle social du journalisme au sein des démocraties. Aussi, la liberté de presse et l’état de la démocratie présentés en images, ce sont des concepts qui intéressent les étudiants.

La formation permet également d’aborder différentes thématiques en lien avec l’actualité, mais aussi en tenant compte des intérêts des groupes. On peut explorer une multitude de sujets évoqués en surface dans l’autre formation.

 

Vous êtes journaliste, et vous enseignez à des jeunes qui se destinent à une carrière dans les médias. À votre avis, le public, lui, comprend-il la manière dont les journalistes travaillent ? 

Il n’est pas forcément au courant des différents aspects de notre métier, comme la vérification des faits, et tout le travail qui se cache derrière un article. C’est vraiment pertinent pour le public d’en apprendre davantage sur le journalisme, de lui faire comprendre les lois et les normes qui encadrent notre pratique, et de bien distinguer les deux grands genres journalistiques. En utilisant des exemples concrets pour différencier le journalisme factuel et le journalisme d’opinion, sa compréhension de notre travail est bien meilleure.

 

Quant aux jeunes, ils s’informent beaucoup sur les réseaux sociaux. Est-ce que cela vous préoccupe ?

Dans les formations, je disais aux étudiants qu’il n’y a pas si longtemps, les informations circulaient principalement par les journaux. Nous avions une source commune d’informations, le journal papier, alors qu’aujourd’hui, cette seule source n’existe plus, elles sont multiples. C’est alors facile pour les jeunes, qui utilisent beaucoup YouTube, de s’engouffrer dans une forme de rabbit hole avec la lecture automatique des vidéos.

Devant des enjeux comme les changements climatiques, il est quasiment impossible d’avoir un référent commun. En plus, la guerre en Ukraine nous montre en temps réel les dérives de la désinformation, et l’impact de celle-ci sur la population russe. La démocratie, c’est important, mais c’est fragile. Pour la préserver, il est essentiel de bien s’informer, et on peut s’appuyer sur le professionnalisme des journalistes.

 

Découvrez dans cette section les témoignages inspirants d’enseignants, journalistes, collaborateurs ou membres de la communauté du CQÉMI sur l’importance de l’éducation aux médias et du rôle des médias et du journalisme dans la société.

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