Tout le monde peut devenir journaliste. Ce n’est pas une profession à accès réservé (comme médecin, avocat ou ingénieur). Par contre, des formations universitaires aident à acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de ce métier.

  • En écriture : synthétiser une nouvelle à plusieurs facettes, attirer l’attention d’un lecteur vers un sujet aride et néanmoins important, etc. 
  • En recherche : trouver de l’information au-delà de Google. 
  • En édition de contenu : choisir d’intérêt public parmi les millions de sujets possibles.

La formation universitaire ne suffit d’ailleurs jamais : tous les journalistes peuvent témoigner qu’après des années, ils continuent d’affiner leurs compétences en écriture et en recherche, en plus de celles pour suivre et décoder l’actualité.

Le rôle du journaliste

Le rôle essentiel des journalistes est de rapporter de façon fidèle les événements, c’est-à-dire en s’en tenant uniquement aux faits : Que s’est-il passé? Qui a dit quoi? Où? Quand? Comment est-ce arrivé?

Lorsque l’événement s’inscrit dans un contexte plus large, le rôle du journaliste est de fournir ce contexte, puis de donner la parole à des gens qui peuvent l’expliquer ou l’analyser. Certains journalistes, clairement identifiés à cette fin, ont pour rôle de commenter l’actualité. L’objectif ultime de tout ce travail journalistique est de fournir aux citoyens les faits qui leur permettent de mieux connaître et de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent. 

Une telle information complète, exacte et pluraliste représente une des garanties les plus importantes de la liberté et de la démocratie. Les informations d’intérêt public doivent circuler librement et tout le temps. Les faits et idées doivent pouvoir être communiqués sans contraintes ni entraves.

Le devoir du
journaliste

Les journalistes ont le devoir de défendre la liberté de presse et le droit du public à l’information, sachant qu’une presse libre joue le rôle indispensable de chien de garde à l’égard des pouvoirs politiques et économiques ainsi que des institutions. Ils combattent les restrictions, pressions ou menaces qui visent à limiter la cueillette et la diffusion des informations.

De plus, les journalistes servent l’intérêt public et non des intérêts personnels ou particuliers. Ils ont le devoir de publier ce qui est d’intérêt public. Cette obligation prévaut sur le désir de servir des sources d’information. À cet égard, on dit souvent que ce qui caractérise le journaliste par rapport aux autres professionnels des communications est son indépendance par rapport à ses sources d’information. Il n’est pas là pour mettre en valeur la personne à qui il parle ou pour défendre une cause. Il n’est pas au service des gens dont il est question dans son reportage; il est au service de son public. 

Beaucoup d’idées préconçues circulent autour des journalistes. S’il existe, comme dans toutes les professions, des mauvais journalistes, la majorité prend très au sérieux son devoir face au public et cette volonté d’indépendance. Qui plus est, les journalistes ont des rédacteurs en chef qui prennent eux aussi ce rôle au sérieux : leurs textes sont relus avant publication pour s’assurer que les faits présentés y reposent sur des sources, et les règles déontologiques qui définissent la profession peuvent servir à encadrer les risques de dérapage, par exemple pour les cas de conflits d’intérêts ou d’apparence de conflits d’intérêts.

Consultez les guides de déontologie des journalistes membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec et de l’Association des journalistes indépendants du Québec. Tous nos journalistes formateurs font partie d’une ou l’autre de ces organisations.

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Le journalisme
à l’heure d’internet

L’arrivée d’Internet dans les années 90 a permis un accès d’une ampleur jamais vue à une multiplicité de sources d’information: le citoyen, comme le journaliste, a pu diversifier ses sources, découvrir de nouveaux regards sur le monde et mener plus facilement des recherches.

Mais toute médaille a son revers : des regards racistes et sexistes, de fausses informations propagées par des politiciens ou par des influenceurs polémistes ont bénéficié soudain d’une notoriété accrue, car ils pouvaient être trouvés aussi aisément que les informations vérifiées, par les moteurs de recherche. Pour beaucoup de gens, le journaliste n’est devenu qu’un « informateur » parmi d’autres et, de surcroît, facile à rejeter lorsqu’il n’apporte pas les faits qu’on souhaitait entendre.

L’époque où toute l’information du jour arrivait par le journal ou le bulletin de nouvelles ne reviendra pas. Cela dit, l’enjeu des prochaines années, dans cet univers de surabondance d’informations, sera de développer chez une plus grande partie de la population le réflexe de distinguer une source d’information fiable d’une source qui dit avant tout ce que je veux entendre.